Organisé par la Médiathèque de Ntsaoueni (ADSCEEN), en partenariat avec l’agence PRESCO et Amana Assurances s’est tenu le dimanche 11 février 2024 dans la cité de Mtswa Mwindza. Un atelier « lecture du monde » avec l’auteur et artiste Soeuf Elbadawi. Des échanges nourris autour de la nécessité de l’écriture dans un pays déconstruit, interrogeant la mémoire défragmentée de l’archipel et les imaginaires transmis.




Au cours de l’atelier (Photos Hodary M. / Piccel Studio).
« Ce pays voit de plus en plus rouge. Sa jeunesse déborde les rues dans un total désarroi. Les aînés en oublient leurs missions auprès des plus jeunes, y compris sur la question du legs ». L’auteur de Moroni Blues/ Chap. II (Bilk & Soul) est parti offrir des éléments de discussion, d’après lui, susceptibles de contribuer à remettre les corps à l’endroit.
« La jeunesse de cet archipel doit apprendre à penser l’avenir. Il faut que les corps apprennent à se relever, à dire non, voire à fabriquer du subversif. Il faut donc leur donner la possibilité d’aller puiser dans leur histoire, et non leur imposer l’idée que ce monde ne commence qu’à leur naissance. Cela exige d’autres récits sur le vécu commun ». Une autre manière de raconter les déboires d’un archipel, en rappelant que la fatalité a des limites que la raison, seule, peut foudroyer…





Pendant l’atelier, l’artiste, les élèves et Mathias, l’un de leurs enseignants en philo ((Photos Hodary M. / Piccel Studio).
Pour l’artiste, qui leur a présenté un ouvrage paru récemment autour de ses écrits (Fragments I 2003-2023, éditions Quatre Etoiles), ainsi que deux petits films, dont Uhuru na igabuo consacré au leader du Molinaco Abdou Bacari Boina, cet atelier a été une occasion rare de rouvrir une perspective autour de « la conscience archipélique ». Un chantier qu’il considère « nécessaire » à l’approche du cinquantenaire de l’indépendance comorienne.