A quelques mois de son départ, le gouverneur de l’île de Ndzuani sort un livre autour de la question de la souveraineté dans l’archipel. Un livre qui risque d’ébranler quelques idées surfaites, charriées par la tutelle coloniale.

Nisis’uali Intsi – Ceci n’est pas une réponse, paru en janvier 2024, répond à une volonté notamment de clarifier les rapports entretenus par la France avec son ancienne possession. Le gouverneur pose des questions qui semblent passer à côté de l’agenda politique actuel dans l’Union des Comores, alors mêmes qu’elles touchent aux raisons profondes de la crise qui perdure dans l’archipel depuis 1975.

La couverture porte une image de Hamabawa. Quatre baobabs bien ancrés à l’entrée du village…

Avec ce projet, Bilk & Soul poursuit son action, à savoir permettre à des projets d’écriture et à des auteurs comoriens qui n’émergent pas dans les maisons d’édition existantes de se révéler. Le questionnement du gouverneur Anissi Chamsidine rejoint une problématique plus générale de redéfinition des relations Nord-Sud que l’Afrique continentale a déjà commencé à poser sur la table.La quatrième de couverture éclaire, si besoin, le lecteur :

« Sommes-nous encore un pays ? Que signifie ce mot lorsque la mémoire d’une nation se trouve prise au piège par le regard de l’autre ? Il y a 49 ans, dit-il, on parlait d’émancipation et d’indépendance. 49 ans après, on ne parle que des seuls intérêts de tel ou de tel petit pouvoir, qui cherche à se maintenir durablement sur la scène : « Comme si nos ambitions s’étaient réduits à rien ». Anissi Chamsidine pose la question à ses îles, à son peuple, à ses concitoyens et dresse le constat d’une défaite collective, quant à l’idée même de défendre cette terre contre vents et marées ».