L’univers entier se refuse à l’uniformisation. Les cultures en présence appellent chaque jour au respect du Divers. Glissant, à qui l’on emprunte cette vision, parle de mondialité, là où d’autres célèbrent la passion du figé et des certitudes au nom de la marchandise[1]. BillKiss* – qui navigue entre deux eaux – naît de l’intuition d’un monde où l’on peut changer, en échangeant avec l’Autre, sans se perdre ni se dénaturer. Un monde où l’on questionne la mixité, sans sombrer dans les certitudes qui plombent. On y cause le langage de la relation. Théâtre, musique ou encore médias : « nos projets ne font que relayer ce questionnement » confie Bastide, responsable au sein de BillKiss*, qui, aujourd’hui, représente les structures membres de la dynamique shungu21 en Europe et dans le monde _ la compagnie de théâtre citoyen O Mcezo*, entre autres.
[1] Edouard Glissant : « Ce que l’on appelle mondialisation, qui est l’uniformisation par le bas, le règne des multinationales, la standardisation, l’ultra libéralisme sauvage sur les marchés mondiaux, pour moi c’est le revers négatif d’une réalité prodigieuse que j’appelle la mondialité. La mondialité c’est l’aventure sans précédent qu’il nous est donné à tous aujourd’hui de vivre, dans un monde qui, pour la première fois, réellement, et de manière immédiate, foudroyante, se conçoit à la fois multiple et unique, et inextricable ».
L’image en Une est celle d’un spectateur du spectacle Agoraphobia de Lotte Van Den Berg dans lequel jouait Soeuf Elbadawi. Un spectacle qui interroge le cloisonnement social, entre autres.