Penser en archipel est source de récit(s) aux Comores. Le poids des imaginaires en présence y fait ressentir ce besoin d’ancrer une mémoire en un paysage, en relisant ce qui émerveille à la lueur du langage. La parole est source de vie dans ce petit monde insulaire, et la culture une nécessité impérieuse à laquelle s’abreuve Washko Ink. Une plate-forme au sein de laquelle ont grandi, entre autres, O Mcezo*, Bilk & Soul et Muzdalifa House, aujourd’hui soutenu par BillKiss*.
A l’origine, il y a cette question, innocente, que pose l’enfant. Être comorien est-il synonyme d’horizon ? Sans doute, lui répond le sage, dans la mesure, où il s’agit de faire société _ L’idée étant de se fonder sur un vécu passé pour se projeter dans un ailleurs inextricable. Il est question de mémoire et de legs. D’actualisation et de résilience. De relation et de désir à la fois. De trace, de souffle et d’espérance.
Offrir une seconde vie par exemple au chaînon manquant – le coelacanthe, aussi appelé gombesa, que l’on situe entre l’homme et le poisson – exige une fable puissante, défiant le temps et l’espace. La culture, [ici] perçue dans sa dimension citoyenne, est une manière, en effet, de se (re)construire un horizon. C’est de cette philosophie en tous cas que se réclame Wahko Ink.





Extraits des travaux de la scénographe québécoise Julie Vallée-Léger (et Chann Delisle pour la fabrication) autour du coelacanthe pour le spectacle Obsession(s) de Soeuf Elbadawi.