Le fait est à présent connu. Muzdalifa House, lieu d’expérimentation artistique et d’agitation citoyenne, sis à Sanfil’iho Hankunu, a fermé ses portes à Moroni depuis 2016. Durant sept ans, il a servi de laboratoire et de tremplin à de nombreux acteurs culturels. Avec des hauts et des bas, certes, et avec cette envie, surtout, d’en découdre avec un tas de poncifs colportés sur la scène comorienne. A la fermeture, comme toujours, en pareil cas, des voix se sont élevées pour signifier que la disparition d’un tel lieu n’annonçait rien de bon. Sauf que le projet du Muzdalifa lui-même s’inscrivait dans un court terme, annoncé dès l’ouverture en 2009. Pour l’équipe dirigeante, point de regrets, donc. Ou alors, uniquement sur certaines dynamiques avortées avant l’heure.
En réalité, la question s’est posée au sujet du renouvellement d’un concept aussi novateur. Mais la peur de la redite a vite freiné les envies. L’équipe a préféré réorienter ses ambitions sur le long terme. Initialement dédié aux activités du lieu, le site internet s’est peu à peu transformé en vitrine d’une culture citoyenne, faisant écho à tout ce qui se fabrique dans ce sens dans le pays, interrogeant les pratiques culturelles et artistiques du moment, les documentant de manière à les rendre plus lisibles au grand nombre, tout en encourageant aussi à l’émergence de nouvelles plumes, susceptibles de rendre le débat sur le citoyen d’archipel plus tangible, et en demeurant, toujours, à l’endroit de la culture. Un projet en soi, qui prend de plus en plus corps, avec l’augmentation, cette année, du nombre d’abonnés au site (+60%) et du nombre de fréquentation annuelle (+80%) de ce média si singulier aux Comores.
Muzdalifa House en ligne est de plus en plus apprécié pour ses contenus. La curiosité des Comoriens sur les réseaux sociaux a beaucoup contribué à cette visibilité. On sait, désormais, que les internautes, en quête d’information culturelle sur l’archipel, passent jeter un œil sur muzdalifahouse.com, avant d’aller voir ailleurs. Une bonne nouvelle pour ce qui apparaît comme un brut de culture citoyenne sur la toile…