Vendredi 16 décembre en Seine Saint-Denis, Mwezi WaQ. fêtait son premier concert, après la sortie la semaine passée de son deuxième album : Le blues des sourds-muets (Buda).
Eia ! pour Mwezi WaQ. a-t-on envie de répéter. Eia ! est un cri du cœur. Un cri d’amour pour cette lune[1] qui brillait, le soir du 16 décembre à La Courneuve, grâce à Mwezi WaQ. Le combo y célébrait son premier concert, au programme du festival Africolor, et à l’occasion de son dernier opus, sorti chez Buda à Paris. Le blues des sourds-muets – son titre – s’écoute désormais sur toutes les plates-formes[2]. De Spotify à Deezer, en passant par Youtube. Une belle leçon de diversité musicale, issue du ventre archipélique des Comores. A Africolor, le public a eu droit quant à lui à un concentré de vie sur scène. 8 titres fraîchement sortis de leur écrin.




Soeuf Elbadawi au chant, Fabrice Thompson à la batterie, aux percussions, et Cédric Baud au saz. Le public d’Africolor. Le groupe à l’oeuvre. Les Comores sous l’angle resseré du Tout-Monde.
L’album, en plus de la musique, se présente comme un bel objet, avec un livret de 24 pages, en français et en anglais, qui narre par le menu les vicissitudes d’un peuple à travers ses 15 titres alignés. Sur la scène à La Courneuve, le baptême de feu a été tout autre, cependant. « On sentait poindre le plaisir du Comorien à se raconter, en écoutant le chanteur dans ses brèves prises de parole » dira un spectateur. « On a eu comme une frustration à cause du temps imparti. Le concert devait s’arrêter au bout d’une quarantaine de minutes pour laisser place à l’autre spectacle, Sabena. C’est le principe d’un festival et je le comprends. Mais on aurait aimé prolonger notre plaisir. Reste à découvrir l’album à présent, et peut-être, si on en a la possibilité, les autres concerts à venir. Moi, je vis à Londres. Pas sûr que je puisse venir en mars à Arcueil ». Deux dates sont en effet prévues à Anis Gras (le Lieu de l’Autre) à Arcueil, les 17 et 18 mars 2023.




Clemence Leobal au violoncelle. Valérie Belinga aux choeurs, William Bilman à la guitare. Au moment du salut, pour démontrer, au besoin, qu’un autre récit sur les Comores est possible…
Autre réaction de Hamidou Mohamed-Ali, un autre spectateur, sur les réseaux : « Waouw ! Quelle énergie de fou, le chanteur, porté par un message d’espérance et d’espoir, [prie pour que] le peuple comorien sorte de sa léthargie, brise les chaînes de la servitude, face à ses dirigeants et à tout autre donneur d’ordre ». Une manière pour lui de déchiffrer le « blues » de Mwezi Waq ! Il parle de ces « complaintes du peuple » comme d’une « thérapie ». Le groupe ne pouvait espérer meilleur compliment : « Africolor nous aura permis de prendre la température du monde qui nous attend. Savoir que nous faisons une musique qui arpente les deux rives du monde qui nous occupe, en ravissant nos public(s) au pluriel, le local comme le global, le Comorien, tout comme son cousin issu du Paris cosmopolite, est un vrai plaisir. On espère poursuivre dans ce sens, avec encore plus de punch », argumente Soeuf Elbadawi, le lead.
Le blues des sourds-muets est disponible en magasin, et sur toutes les plates-formes.
[1] Mwezi en langue shikomori signifie la lune. Mwezi WaQ. – un jeu de mots à la base – veut dire lune des Comores. Le nom des Comores viendrait de l’arbe Djuzr’u’l’Qamar, les îles de la lune.
[2] Le blues des sourds-muets de Mwezi WaQ. (Buda). En magasin et sur toutes les plates-formes.